Chronique 2 - Polioland et la taverne du rat Crevé

7 – TRAVIAN – RENCONTRE DE BIG ET ULTRA.
Les nuages d’un gris profond étaient lourds sur l’horizon. Le monde de Travian paraissait encore plus sombre que d’habitude. Que de désolation. Que d’énergie dévastatarice avaient pu mettre tous ces barbares à saccager leur environnement.
Big aimait malgré tout cette Forêt des Ombres où, après tant d’errance, il avait élu domicile. De son promontoire, il pouvait entendre tous les bruits de la vallée et les hordes sauvages s’entretuer. Soudain, il crut percevoir au-dessus du bruit de ces galopades éperdues qu’il connaissait tant un bruit nouveau, une sorte de grondement sourd, très faible d’abord, puis allant en s’amplifiant.

Il perçut enfin très clairement la voix : « Poooliooooooooo…… ».

Comme un son venu du fin fond des âges, il entendit à nouveau le cri « Poooooooolioooooooooooo… ». Il n’y avait plus de doute. Son souvenir terrible, ou son rêve, il ne sait pas, revint à son esprit. C’est alors qu’il vit au débouché d’un bosquet jaunâtre un cavalier arriver au galop, puis ralentir et enfin s’arrêter.

- Hola, vieillard, que fais-tu dans cette forêt sombre ?
- Ultra, tu es Ultra, mais que fais-tu là Ultra ?
- C’est bien moi, Ultra le Polio, fils de Lochnor Torse Velu et de Sémia la Louve comment me connais-tu ?
- Mais non, tu es Ultra le Polio au roller … à la guitare électrique …
- Que me chantes-tu là, vieillard, de quoi parles-tu où plutôt Big, car je te reconnais maintenant. Tout le monde dans la plaine te connait mais passe au large la Forêt des Ombres. Car toi et ces arbres maudits font peur à tous les pèlerins et autres destriers.
- Le temps d’avant, ne te souviens-tu donc pas du temps d’avant ?
- De mon Hyperia natale tu veux dire ? des jeux virils et des mémorables corrections paternelles, de mes équipées sauvages dans les provinces environnantes ? A moins que tu ne veuilles parler de mon clan massacré sous mes yeux par un mystérieux cavalier à l'armure noire. Puis de ma déportation dans les mines de Pendara avant que des marchands Knébites ne me remarquent et ne me rachètent pour me faire gladiateur dans une de ces petites arènes itinérantes qui sont la spécialité des terres du nord. C’est de cela dont tu veux parler ?
- Non, non, d’un temps où il faisait bon vivre, d’un temps heureux.
- Mais vieillard Big, l’âge de l’Empire d’Or est fini depuis longtemps. Ouvre les yeux. Mon bonheur à moi, c’est ma princesse Zelda, sœur de Bodalof, gagnée lors d’un pari après une semaine de beuveries, l’esprit embrumé par le vin (après une semaine, on peut bien ; non ?), j’avais provoqué Bodalof, le chef des centurions, dans un combat à mains nues. Personne n’avait misé sur moi, mais personne ne connaissait les ressources insoupçonnées de l’Ultra-Polio. Et j’ai gagné. Et en retour, à moi la main de Zelda et mon affranchissement, ma liberté. Mon bonheur à moi, c’est Polioland, mon chez-moi.
- Non, Zelda n’existe pas, Polioland n’existe pas, tu …
- Arrête, Big, tu as trop vécu reclu dans la forêt des Ombres, viens dans la taverne de mon village et autour d’une chope de cervoise, je te présenterai mes amis Polio qui sont de passage et je te montrerai la vraie vie.

Pour ceux qui découvrent, il est bien entendu souhaitable de lire la chronique 1 avant la chronique 2. Voici la suite de cette chronique 2 dans le monde de Travaian, qui va s'interrompre quelques semaines, pour cause de vacances.

8 – OU ON DECOUVRE POLIOLAND ET LA TAVERNE DU RAT CREVE.
C’est vrai, Big était devenu un ermite, dans sa Forêt des Ombres. C’est seulement maintenant en parcourant les rues de Polioland, le village d’Ultra-Polio, très loin de la forêt des Ombres où avait élu domicile Big, proche du centre du monde, qu’il voyait qu’il y avait une vie dans la plaine. Que tout n’était pas gris. Bien au contraire, tous les villageois qu’il croisait paraissaient heureux et qu’il y avait vraiment beaucoup, mais beaucoup d’agitation.

Il faut dire qu’il y en avait du passage dans Polioland, au Sud-Est du Monde à quelques encablures de la mer des Tyrans Nés, les vaisseaux marchands de toutes les nations connues, et de quelques autres plus mystérieuses, venaient librement y échanger des marchandises de toutes natures et en repartaient sans entrave.

Tout convergeait à Polioland, les biens, les trésors, les idées, et bien sûr les hommes. Et beaucoup de ces hommes étaient des bons à rien, des traîne-savates avides de gloire, des tueurs de monstres, des pilleurs de tombes, des chercheurs de trésors, des rats des souterrains, des explorateurs de ruines, des profanateurs de sanctuaires, des rôdeurs nocturnes, des gentilshommes de fortune, des pourfendeurs de dragons, des vendeurs de mères, des trafiquants louches, des voyageurs maudits, des vétérans couverts de cicatrices, des buveurs paillards, des porteurs d'épées magiques, des violeurs de nonnes, des détrousseurs de cadavres, des chasseurs de spectres, des arpenteurs de contrées désertiques...
En un mot, des aventuriers.

Et tout ce beau monde, avec les troupes sans cesse croissantes d’Ultra convergeait irrémédiablement en fin de soirée vers la taverne du Rat Crevé. C’est pour dire qu’il y en avait de l’agitation dans cette antre de perdition.

La grande salle, de forme biscornue, au sol jonché de piliers, de marches bancales et de plans inclinés, était surplombée par deux étages de larges balcons en bois, le tout pouvant accueillir sans problème un millier de convives simultanément. Elle comptait pas moins de deux scènes de théâtre, cinq comptoirs, huit jeux de fléchettes, et les soirs d'affluence, on pouvait y voir exercer pas moins d'une quinzaine de ménestrels officiellement chargés de relayer dans les moindres recoins la musique de l'orchestre, mais qui en fait jouaient chacun sa mélodie, emplissant l'établissement d'une joyeuse cacophonie.

Ce soir là, l'un de ces salons était le centre d'une vive animation.

Bon, et si on reprenait la suite de cette histoire. Nota préalable : toute ressemblance avec des personnages existants ... sera probablement difficile à trouver !

9 - GIGA ET SALE EN MAITRES RECRUTEURS

Ultra et Big traversèrent la salle principale où, entre les ménestrels, les hurlements et autres bruits incongrus, on ne s’entendait pas. D’ailleurs ni l’un ni l’autre ne cherchèrent à écouter, il valait mieux pas.

Ultra fendit la foule, en manquant de trébucher au passage sur quelque germain ivre mort affalé de tout son long en travers du couloir, pour se rendre au salon du fond.

Au centre était un colosse à la mine farouche, ses bras cerclés de fer croisés sur sa poitrine puissante protégée d'une cotte de maille vénérablement usée, sa longue chevelure noire et raide tombant dans son dos sur son bouclier et sur le fourreau de son épée. Ses yeux sombres posaient sur chaque arrivant le regard lourd et peu amène des barbares du nord lointain, et pourtant c’était un Romain pure souche du Sud-Est. Tout le monde s’y trompait. C’était Giga, un des autres conquérants fondateurs initiaux de l’alliance.

A sa gauche, penché sur un parchemin et une plume à la main, se trouvait un homme auquel on eut été bien en peine de trouver un signe particulier, si ce n'est qu'il avait le crâne entièrement rasé et qu'il portait une curieuse robe de cérémonie, d'une étoffe plus fine que la soie la plus légère, noire et jaune, sans motifs particuliers. Son teint basané et son air mystérieux le faisait passer pour quelque dangereux prêtre d'une secte indéterminée. Il s’agissait de Sale qui, s'il n'était pas un membre fondateur de l'alliance, en était un des premiers. Ses grandes connaissances et son don pour l'écriture acquises auprès d'un précepteur dans sa prime enfance le différenciaient de cette bande de brutes et lui avaient très rapidement valu l'immense honneur d'être le diplomate de l'alliance. Mais il ne fallait pas se fier à son allure de moine exotique, il maniait aussi bien la plume qu’il pouvait jouer du glaive.

Plus loin, derrière la table en bois, on entendait des borborygmes bizarres, de temps à autres, on voyait dépasser tantôt un bras, tantôt un pied, tantôt une oreille, tantôt un sein, hein quoi, un sein ? Mince, c’est encore Mega et sa Desse (ou Déesse c’est selon). Bien entendu le sein appartenait à Desse, pas à Méga, qui avait des pectoraux durs comme de l’acier, à force de tirer sur son arc à répétition, la dernière invention de l’armée des Polio, qui leur servait pas mal d’ailleurs.

- Hola, Ultra, toi aussi tu viens te faire embaucher ? et il partit d’un grand rire graveleux (on ne sait pas si c’est pour ce qu’il avait dit ou parce que Desse lui faisait des choses).
Mega, qui était sous la table avec la Desse, avait reconnu Ultra aux espadrilles d’Ultra qui, s’il avait toujours une armure dernier cri, avait toujours des pompes complètement explosées. On se demandait qu’est-ce qu’il pouvait bien faire pour en arriver là.

Ultra glissa à l’oreille de Big :
- Tu vas pouvoir assister à une séance de recrutement. Nous souhaitons renforcer notre alliance. Nous avons lancé un grand appel courant de la mer des Tyrans Nés aux plaines d’Hyperia. Et, pas de chance, notre ambassade est fermée pour réparation. Nous nous sommes donc rabattus sur ce lieu de perdition.

10 – UN RECRUTEMENT QUI DEVIENT UNE FUSION D’ALLIANCES

Ultra, Mega, Giga, Sale et Hyper (tiens au fait où il est Hyper ?) jouissaient d'une certaine réputation depuis la campagne du midi, qui s'était conclue par une fracassante défaite des nations opposées. Nos amis s'étaient aussi illustrés au cours d'une mémorable chasse au dragon et de l'assaut héroïque, voici pourquoi ils avaient autant de candidats au recrutement. La Polio-attitude avait le vent en poupe.

Leffus était un des premiers qui les avait rejoints. Leffus était un romain à la langue bien pendue mais surtout toujours asséchée. Il avait un penchant pour la chopine de bière, mais pas n'importe laquelle la Leffe, d'où son surnom. Il pouvait descendre des litres de Leffe sans étancher pour autant sa soif. Il faut dire qu'entre le temps où le précieux liquide entrait dans l'orifice du haut qui lui servait de bouche et celui où il sortait par celui du bas qui lui servait de vidange, il se passait en général très peu de temps.

Ce soir là, Leffus était bien entendu attablé non loin de Giga et Sale, devant comme de bien entendu une chope de bière, en compagnie d'autres vaillants compagnons de la première heure, en particulier ....

- Alors, cher diplomate Sale, dit Ultra sur le pas de la porte du salon, combien de recrutements ?
- Plus qu'il n'en faut pour constituer les bases de la plus grande alliance du Sud-Est, dit-il sobrement.

Sale exagérait un peu, et il le savait car de grandes alliances s'étaient déjà constituées et ce serait difficile de les attaquer voire simplement de riposter avec les quelques guerriers et autres aventuriers qu'ils avaient embauché ce soir.

Mais voilà qu'avançait un fier personnage en armure blanche immaculée, portant sous le bras droit son heaume au cimier représentant un cygne blanc, sur le gauche un écu à ses armes, une tour surmontée de deux croix d'azur sur fond d'hermine. Son visage carré et juvénile encadré de boucles blondes comme les blés affichait plus que l'enthousiasme de la jeunesse : de l'exaltation.

- Nom, prénom et qualité, demanda l'homme au crâne rasé.
- En vérité, je suis le protecteur des faibles et des opprimés, le serviteur de la foi, le défenseur du bon droit, le vengeur des petites gens. Mon nom est Dj Endil.

Nos recruteurs faillirent exploser de rire, ils avaient besoin de combattants, pas de beaux parleurs.

- Ultra, tu es le chef je présume. Les renommées de ton alliance ont franchi les plaines d'Hypéria et ont atteint Juliomagus, mon village, au bord d’un grand fleuve. J'ai parcouru toutes ces contrées hostiles et désolées pour rejoindre la luxuriante Polioland suite à cet appel au peuple pour recrutement, même si cette taverne ressemble plus à un lieu de perdition qu'à une ambassade ...
- Notre ambassade est en réparation, dit Ultra;
- Je viens donc t'offrir l'assistance de mon alliance. Je te propose une fusion en échange d'un deal équitable, un commandement à parité par exemple. Mon alliance comporte déjà une dizaine d'armées. Et puis sache, que je maîtrise parfaitement l’art de construire des catapultes et des béliers. J’ai fait des études en ingénierie industrielle appliquée à l’art de la guerre.

Sale et Giga se regardèrent en se demandant si c'était une blague. Ce n'en était pas une. Pour cette soirée, ils pouvaient arrêter le recrutement. Une telle recrue et la fusion de deux alliances, quelle aubaine.

- Tournée générale, dit aussitôt Leffus, et de la Leffe, tavernier, comme si celui-ci ne le savait pas!

Méga et Desse resurgirent de sous la table, d'abord pour voir le fier Dj Endil en question et surtout pour descendre la Leffe que le tavernier commençait à amener. Desse se rafistola tant bien que mal, histoire de faire bonne figure devant ce beau mâle nouveau venu.

mdr joli suite desse est a vendre?

Ceux qui ont bien suivi l'évolution réelle de l'alliance des Polios trouveront probablement à redire dans la chronologie présentée, mais il convient de rappeler que tout n'est pas si logique que ça dans Travian.

11 – ARRIVEE D’AGRICULTURIX, ECLIPSEE PAR CELLE D'ALCALINE.

Dj Endil n'avait rien à envier à Leffus. C'était un grand descendeur (de boisson, pas de pistes, bien qu'avec un nom pareil on eût pu penser à des pistes de CD, mais rien à voir) mais aussi un grand connaisseur, et pas uniquement de bière, mais aussi de cervoise et autres délicieux nectars que ces contrées des bords de la mer des Tyrans Nés avaient pu voir naître ces derniers temps.

- Et les côtes d’Aquae Sextia, vous ne connaissez pas ? dit une voix grave d’un nouvel arrivant.

Emportés dans l’euphorie de la fusion d’alliances, les Polios avaient oublié de clore le recrutement.

- Agriculturix, pour vous servir. Votre renommée m’incite à rejoindre vos rangs. Avec mes 4 villages, je pense que vous n’y verrez pas d’inconvénients …

Tout dans l’allure d’Agriculturix traduisait le guerrier aguerri (car comme tout le monde le sait, il existe des guerriers non aguerris !) et le meneur d’hommes. Sa cote de mailles rutilait et son écu portait une croix potencée d'or cantonnée de quatre croisettes, sur un fond bleu métallique.

- Tu es des notres, dit Ultra, sans réfléchir. Tu nous feras livrer un tonneau d’Aquae Sextia, dès que tu pourras.
- Double tournée générale, dit aussitôt Leffus, et de la Leffe en attendant l’Aquae Sextia, tavernier, mais il le savait déjà!

Ainsi Dj endil, Agriculturix, Excaliburn, également un nouveau membre de l’alliance, Leffus et tous les Polios ainsi que la Desse étaient en grande discussion (nous tairons les échanges entre DJ Endil et Desse… pour la bienséance … et pour la paix des ménages) sur un petit rosé découvert récemment dans un village proche que le tavernier avait fait parvenir d'on ne sait où (car comme vous pouvez- le voir, le tavernier n’en fait qu’à sa tête, à moins qu’il n’ait plus de Leffe) quand soudain il se passa quelque chose d'extraordinaire : le tumulte qui provenait de la salle principale de la taverne s'était soudain arrêté. A tel point d'ailleurs que la voix de Dj Endil qui était élevée pour couvrir le brouhaha incessant parut comme un énorme beuglement proféré dans un porte-voix : « Alors Desse qu’en penses-tu ?... ». Quant au rire de Mega, il parut comme anachronique dans ce silence nouveau. D’autant qu’il se demandait bien ce que voulaient dire les propos de Dj Endil.

C'est alors que la porte du salon s'ouvrit lentement et qu'ELLE fit son apparition.
La voix de Dj Endil s'étrangla et finit dans un bizarre couac. Il avait dans ses multiples pérégrinations rencontré ou vu de multiples créatures, diverses et variées, mais des comme celle-ci jamais.

Leffus, médusé, resta le bras levé, ne s'apercevant pas que la chopine qu'il tenait dans sa pogne et s'apprêtait à faire couler dans son gosier toujours assoiffé laissait s'écouler le breuvage lamentablement sur son torse glabre (si, si, le torse de Leffus est glabre !!)
Mega aussi était en apnée, les yeux écarquillés, la bouche bée.

- Eh Mega, tu vas un peu te reprendre, dit Desse qui voyait son compagnon transi complètement scotché. La Déesse, c'est moi. regarde-moi, ne regarde pas cette poupée venue d'ailleurs.

Elle ne croyait pas si bien dire, Desse. C'était une sacrée poupée qui venait de faire son entrée ... et peut-être bien venue d'ailleurs aussi.

Le feu était dans sa soyeuse chevelure rousse, dans la courbe sensuelle de ses hanches, dans ses mouvements lascifs et félins, aussi charmeurs que mortels. Une simple cotte de maille en deux pièces aux arceaux passablement échancrés pour tout vêtement. Le haut contenait mal les deux globes fermes et fiers de son opulente poitrine, qui était tant un appel à l'amour qu'un défi aux hommes. Quant au bas, je ne vous dis pas. Tout dans son corps n'était que passion, douceur et puissance mêlées, de ses jambes fuselées, fines comme les pattes d'une gazelle, à son cou gracile et délicat, son visage était celui d'un elfe, un enchantement, une splendeur, une merveille de la nature, un ovale presque parfait qui n'était troublé que par de délicieuses pommettes. Et dans ses yeux gris-verts, aux reflets changeants selon l'heure du jour, on pouvait lire toute la sauvagerie animale d'une tigresse du désert.

(Voilà, j'espère que vous êtes contents. Non, je n'en ai pas trop fait ? Si la ressemblance n’est pas parfaite, oublié par exemple un tatouage par ci, un truc par là, je demande à Alkaline de m’en faire part … mais en message privé ! eh, eh !))

- Est-ce ici le centre de recrutement ? Je m'appelle Alkaline, dit-elle d'une voix à faire vibrer les bataillons de toute l'alliance des Polios réunie.

Mais d'où venait donc cette créature divine ?

Bon, maintenant que les Polios sont revenus de leurs polioteries à Bayonne, on va reprendre le fil de l'histoire.

12 - OU ON APPREND QU'ALCALINE EST BIEN UNE DEESSE.

- C'est bien le centre de recrutement, dit Ultra, mais nous avons clos pour aujourd'hui les embauches. Tels que tu nous vois, nous fêtons la fusion de l'alliance des Polios avec celle de Dj Endil ...
- Non, non, le recrutement n'est pas fini dit Mega ...
- Mais tu vas te taire, dit Desse,
- Ne me dis pas que tu veux te faire enrôler, rétorqua Ultra, nous ne recutons que des forces de la nature, des fines lames, des assoiffés de sang, des sans peur et sans vergogne. Des brutes quoi, avec un doigt quand même de jugeotte et un sens de la bataille. A te voir je doute que tu entres dans le profil que je viens de décrire. Et j'ai du mal à imaginer même que tu aies la moindre idée de la barbarie d'un champ de bataille.

Sa voix douce reprit (Chance pour Leffus, sa chope était vide) :
- Tu est donc le chef, je suppose...
- Ultra, fondateur de la Polio-attitude et chef de l'alliance des Polios, prête à bientôt dominer le monde Sud-Est de Travian, pour te servir, rendant immédiatement jaloux tous les membres du groupe qui eux aussi auraient bien voulu la servir ...
- Je ne suis pas venue pour me faire recruter, mais plutôt pour recruter un valeureux guerrier qui fasse quelque chose pour moi.

Toute l'assemblée était coite (ne pas fonfondre avec coïte).
- Je suis Alcaline, fille du Dieu Pendare et de Gallima. Tu as raison, je ne connais pas les plaines ensanglantées dont tu parles. Mon monde n'est qu'éther, douceur et paix. Un monde de dieux. Il n'y a jamais de guerre, on y vit toujours en paix. Mais ce bonheur ne tient qu'à un fil, un fil de lumière. Un fil torsadé en forme de cerceau. Ce cerceau de lumière a un pouvoir magique qui m'a permis de venir jusqu'à vous, mais sans lui je ne peux retrouver les miens .

- Un ange ... dit Leffus, éberlué, imaginant Alcaline avec son cerceau de lumière planant au-dessus de la tête,
- Angie, dit Sale, subjugué par l'apparition et par tout ce qu'elle sous-entendait (sur le plan intellectuel bien entendu, remontant dans sa tête les vieux parchemins qu'il avait pu parcourir sur la généalogie des dieux, supposée car nul ne les avait jamais vus)
- Une déesse, dit Mega, les yeux comme des soucoupes (avec des considérations dans sa tête n'évoluant pas dans le même domaine que celui de Sale),
- Une déesse, oui et alors ? dit Desse, renfrognée,
- Et où est-il donc ton anneau de lumière ? dit Ultra
- Il est dans un endroit que nul ne peut atteindre, sauf peut-être de valeureux guerriers comme les Polios, selon la rumeur qui court dans le monde de Travian. C'est pourquoi je suis venue jusqu'à vous.
- Tu as trouvé tes guerriers, dit Ultra. Nul ne peut nous résister. Nous allons le chercher ton cercle de lumière. Où est-il donc ? dit-il en pensant à la future récompense qu'il imaginait déjà et en oubliant simplement de demander le principal, à savoir où était ce cercle de lumière.

- Oui, ton courage t'honore ... mais je dois te dire que mon cerceau de lumière est dans l'antre d'un animal monstrueux attiré par tout ce qui brille ... le dragon de Mishbar !

Enfin la suite
Les aventures des Polios vont pouvoir reprendre leur cours et la quete va etre longue est ardue pr accomplir la volonté d'alcaline

13 - LA PROMESSE D'ENTREVOIR LE DOMAINE DES DIEUX.

- Le dragon de Mishbar ? dit interrogatif Leffus, qui n'ayant écumé que les échoppes (et les chopes pleines d’écume d'ailleurs) des bords de la mer des Tyrans Nés, n'avait jamais vu le moindre dragon de sa vie.

- Le dragon de Mishbar ?! dit pensif Sale qui connaissait toutes les catégories de dragons, non pas pour les avoir combattus, mais par ce que celà faisait partie des enseignements fondamentaux de tout élève ayant fréquenté les meilleurs écoles d'Hypéria.

Dans la classification animale des dragons, il y avait les dragons rampants, les dragons marchants et les dragons volants, les premiers étant une dégénérescence des derniers qui avaient perdu leurs ailes, à moins que les derniers soient une évolution des premiers. Brefs les premiers étaient des sortes de vers géants rampants doués de facultés parapsychologiques très évoluées, les seconds étaient plutôt balourds et un peu niais, les troisièmes étaient très dangereux et très agressifs. Et Sale savait que le dragon de Mishbar était une variété parmi les plus évoluées des dragons volants.

- Le dragon de Mishbar !! dit témérairement Ultra, qui, ignorant le danger, pensait qu'une simple polioterie pourrait venir à bout du dragon de Mishbar.
- Et quelle est la récompense, pour affronter et mettre à bas ce monstre ? continua Ultra.
- Celui qui réussira à ramener le cercle de lumière aura le plus beau des cadeaux qu'un humain de Travian peut imaginer...
- Ah oui, et quoi donc ?, dit le valeureux Mega, toujours partant pour aller pourfendre l'ennemi quel qu'il soit.
- Celui ou ceux qui reviendront pourront entrevoir quelques instants le domaine des dieux ...
- Comment cela ? dit Sale, interrogatif, qui pensait depuis tous temps que le domaine des dieux n'était qu'une utopie inventée par les humains pour échapper à la barbarie de Travian, mais qui commençait à douter depuis qu'il avait vu entrer cette créature divine dans la taverne.
- C'est très simple, dit-elle dans un regard langoureux, d'abord j'enlèverai le haut ...
- Ouf! C'était Leffus qui avait avalé de travers,
- Argh! Là c'était Mega qui, après avoir visionné au bout de son Ecarteleuse la tête du dragon, commençait à visionner autre chose...
- Ehhh! Peut-être bien que cette fois-ci c'était Desse qui venait de donner un coup de coude dans les côtes de Mega...
- ...Puis j'enlèverai le bas ...

Toute l'assemblée était médusée, c'est pas que le bas cachait grand chose, vu la taille des arceaux de la cotte de maille, mais c'est que l'imagination faisait son chemin.

-... Alors le domaine des dieux s'entrouvira quelques instants ...
- Tournée générale, tavernier, dit Leffus, on taraude à sec, il fait vraiment chaud dans ce salon ...!!!

Seul Sale restait pensif. Toujours à analyser les événements, il se demandait si il ne fallait pas voir une image dans les propos de cette divine créature : qu'étaient donc le haut et le bas ? Le domaine des dieux était-il en haut ou en bas ?
- Je suis ton guerrier, dit Ultra, et Mega m'accompagnera avec son Ecarteleuse et son arc à répétition.
Desse commençait à maugréer quand une petite voix fluette intervint ....

14 - EN ROUTE A LA RECHERCHE DU CERCLE DE LUMIERE.

- Euh, excusez-moi de vous interrompre, je suis Chomi. Je connais bien les dragons. Vous n'y arriverez jamais tous seuls avec vos simples armes du monde de Travian...

Personne n'avait vu la Chomi en question. Pour deux raisons essentiellement : d'abord parce que tous avaient les yeux rivés sur Alcaline et ensuite parce que rien ne la différenciait de la bande de manants, d'ivrognes et d'aventuriers qui beuglaient dans la salle principale de la taverne. Question cheveux, comme Alcaline, elle était rousse, pas de doute, mais la comparaison s'arrêtait là. Elle avait en fait une sorte de tignasse rouge et hirsute, coupée court car plus longs, ils eussent été impossibles à démêler. Elle était fort maigre et même une paire de timbre-postes reliés par du fil de couturière auraient suffi à soutenir ses avantages inexistants, qu'elle ne couvrait pas moins d'une chemise informe et trop grande pour elle. De même, la partie inférieure de son corps était dissimulée sous des braies bouffantes à rayures, plus pratiques qu'une robe, disait-elle. Ses attaches étaient, il est vrai, graciles et délicates, et lorsqu'elle était nue, il n'y avait pas besoin de beaucoup d'imagination pour se figurer son squelette entier. Son visage, si on avait dû le comparer à celui d'un animal, la rapprochait plus du rongeur que du félin. Cela venait surtout de ce que, comme elle était devenue fort myope à force de consulter des livres écrits petit dans la pénombre des bibliothèques, elle plissait fréquemment les yeux, ce qui lui faisait un petit minois. Ajoutons pour être complet qu'elle était criblée de taches de rousseurs. Sans doute aurait-on trouvé injuste un homme qui l'eut dite laide, mais on aurait bien ri du ménestrel qui eut chanté sa beauté, et on lui eut conseillé un meilleur opticien, si tant est qu'un opticien existât à cette époque.

- Et comment sais-tu ça, toi, Chomi ? dit Ultra,
- Et d'où viens-tu donc Chomi, dit Sale, tu es la deuxième apparition ce soir que l'on aurait jamais imaginée dans un tel lieu de perdition.
- Je viens d'assez loin, ai entendu parlé de la déesse Alcaline faite humaine par un sortilège et ai donc cherché à la rejoindre pour lui apporter mon savoir. Les dragons ne m'effraient pas car je sais comment les surprendre ...

L'assemblée était médusée, car aucun ici présent n'avait jamais rencontré le moindre dragon et encore moins combattu. Alors entendre ce petit bout de femme chétive dire que les dragons ne l'effrayaient pas laissait plutôt pantois, mais avec la magie, on peut s'attendre à tout.

- Eh bien, tu es des notres. dit Ultra. Allez Méga, prépare tes armes, nous partons sur le champ. Nous ne prendrons pas de troupes et recruterons sur place. Meshgar est en effet en limite de monde de Travian, au-delà de la forêt des Ombres, en bordure de la mer Kantile. Je ne demande pas à Big de m'accompagner, bien qu'il nous serait utile par sa connaissance des alentours de la forêt des Ombres, mais je pense que c'est trop dangereux et le voyage trop harassant ...

- Effectivement, dit Big, je connais bien Meshgar, mais je risque d'être un poids pour vous. Mon grand âge ne me permet pas les fantastiques chevauchées que vous entreprenez ... et puis les dragons ne me disent rien qui vaille ... et enfin ai-je besoin d'entrevoir le domaine des dieux ? même si ce serait avec le plus grand plaisir que j'apporterais secours à Alcaline pour lui faire retrouver son monde ...

- Merci, valeureux combattants, dit Alcaline peut-être que le domaine des dieux pourra s'entrouvrir à vous.

Big ne le savait pas encore, mais peut-être bien que ce serait pour lui un jour que le domaine des dieux s'entrouvirait, mais seule la suite de l'histoire nous le dira.

FIN DE LA CHRONIQUE 2
PS : Bien sûr la description de Chomi n'a rien à voir avec la vraie Chomi!!!

mdr la pauvre Chomi en a pris pour son grade
Et c'est partis pour de fole aventure.
La sombre forêt ne fait pas peur aux Polios nouvellement formés